Oser lâcher prise pour engager durablement

 

👋 Bonjour Séverine !

👋 Bonjour Marie.

 

Chez Spring Lab, on aime l’intelligence collective ! Alors pour démarrer cet échange, si tu étais un jeu de société, lequel serais-tu ?

Tu vas rire… Depuis toute petite, je n’aime pas les jeux de société. Je vais quand même t’en trouver un. Je dirais le Dixit car ça fait appel à l’imaginaire, à l’intuition. Ce n’est ni mathématique, ni tactique, ce qui est souvent le ressort des jeux de société habituels.

 

Parle-nous du projet qui te fait lever le matin avec le sourire…

Savoir que je contribue à ma mesure à expérimenter, à innover, à inventer de nouveaux modes d’action pour permettre à SeaBird, une société de conseil agissant auprès des acteurs du secteur financier, de faire face aux défis d’aujourd’hui. Cette transformation, nous l’avons initiée en 2019 avec la création de la Fondation actionnaire SeaBird Impact dont je suis Déléguée Générale. Je suis convaincue que nous, entreprises, devons être à la hauteur des responsabilités sociales, environnementales et sociétales qui nous incombent, non plus en cherchant à diminuer nos impacts négatifs mais en adaptant nos modèles d’affaires de telle sorte à ce qu’ils prennent en compte les limites planétaires et les planchers sociaux. Cela peut sembler assez vertigineux, mais j’ai l’opportunité de rencontrer des dirigeant·e·s qui en ont pris le chemin depuis quelques années maintenant : c’est donc possible ! Il faut oser essayer, dialoguer et partager ses retours d’expérience, y compris avec ceux que l’on étiquette comme seuls concurrents hier. Il faut aussi savoir reconnaître lorsque l’on s’est trompé, et ce n’est pas toujours simple… et avoir l’énergie de recommencer autrement. Il faut surtout rester humble et ne pas avoir peur de ses doutes. 

 

Quelle est, au sein de SeaBird, votre étoile polaire concernant votre démarche de transformation ?

Le courage et l’audace du Président – Cyrille Vu – au départ et avant tout : il nous a partagé sa vision et ouvert la voie. La force de notre collectif, qui est aujourd’hui indispensable pour donner à nos engagements leur pleine puissance. J’aime beaucoup l’idée d’éclaireur·euse·s que nous pourrions devenir auprès de nos clients pour favoriser leur prise de conscience et la mise en œuvre de stratégies ou de méthodes qui rendent leurs activités et modèles d’affaires respectueux du vivant. Cela signifie des consultant·e·s qui sont en maîtrise des enjeux écologiques et sociaux, des leviers d’action au sein du secteur financier, et qui ont réfléchi à l’évolution de leurs métiers et de leurs expertises pour relever ces défis. Et enfin, le développement de logique de coopération entre acteurs du marché pour répondre au caractère systémique des défis écologiques qui nous font face.

 

Quelles sont les grandes étapes qui ont guidé votre transformation ?

L’un des premiers sujets que nous avons saisis à bras le corps, c’est l’épineuse question du partage de la valeur et du partage de la prise de décision. Dans un premier temps au profit de l’intérêt général, avec la création de la Fondation actionnaire SeaBird Impact en 2019. Cette fondation agit pour une finance plus inclusive et durable au travers de 3 programmes : développer et mesurer les externalités positives du secteur financier, promouvoir l’inclusion sociale de talents, et soutenir l’entrepreneuriat à impact dans le secteur financier. Plus de 15 % de nos collaborateur·rice·s s’impliquent désormais chaque année dans les projets de la fondation, grâce à un programme de mécénat de compétences. Outre sa mission philanthropique, la fondation a aussi une mission économique. Détenant 23 % du capital de SeaBird, elle joue son rôle d’actionnaire et fait entendre sa voix dans la définition et la préservation de la ligne stratégique et les valeurs du Groupe.

 

Puis, toujours en 2019, nous avons ouvert le capital aux salarié·e·s. Nous avons mis en place un plan d’actionnariat salarié·e·s (FCPE agréé par l’AMF) afin de permettre une redistribution auprès des salarié·e·s, en plus de l’intéressement et la participation qu’il·elle·s perçoivent sur les résultats du Groupe.

 

Puis, en 2022, pour aligner plus encore notre modèle d’entreprise – nos activités, et notre organisation – avec nos engagements sociaux, sociétaux et environnementaux-, nous avons décidé d’adopter la qualité de Société à Mission. Une démarche que j’ai pilotée et qui aboutit au dépôt de nos statuts en janvier 2023. La définition de notre modèle de mission fut un projet collectif de bout en bout – qui m’a vraiment  donné le sourire chaque matin durant 18 mois ! – pour faire émerger notre raison d’être, nos objectifs statutaires et opérationnels. Nous avons impliqué les collaborateur·ice·s, mais aussi nos clients, et naturellement le Comex et notre Comité stratégique. Nous avons aussi rencontré en amont des entreprises à mission pionnières pour apprendre de leurs expériences. Pascal Demurger, Directeur Général de la MAIF, a notamment pris la parole devant les salarié·e·s de SeaBird pour témoigner des bénéfices de la qualité de Société à Mission. En parallèle, nous avons obtenu la certification B-Corp puis plus récemment la plus haute distinction du label EcoVadis avec une médaille de platine.

 

Tout cela nous rend fier·e·s et heureux·ses naturellement, car ce sont des marques fortes de reconnaissance de la sincérité de nos engagements, et de l’énergie que nous déployons au quotidien.

 

Comment qualifierais-tu le rôle joué par Spring Lab dans l’accélération de cette démarche ?

Spring Lab nous a aidé à opérationnaliser la « mission » en interne. Ce fut une rencontre lumineuse, nous avons découvert une équipe chaleureuse, sincère et débordante de conseils pragmatiques, qui a mis un point d’orgue tout au long du projet à favoriser la co-construction du programme. Au final, ce sont des ateliers gamifiés de 2h que nous avons co-conçus ensemble : les ateliers Déclic. Ce programme a eu un caractère mobilisateur et enthousiasmant. Mobilisateur, car le déploiement a été pensé pour être porté par des ambassadeur·ice·s de Seabird, les mettant ainsi en co-responsabilité de notre démarche de transformation. Enthousiasmant, car l’atelier en lui-même repose sur une ingénierie pédagogique ludique. Un plateau de jeu a été conçu pour explorer la qualité de Société à Mission et des personae ont été créés pour soutenir l’appropriation de notre raison d’être.

 

Qu’est-ce que cette démarche de transformation a renforcé comme conviction chez toi ? 

L’importance de savoir lâcher prise, à certains moments, pour mieux embarquer. Pour l’anecdote, j’ai eu l’occasion d’assister à quelques-uns des ateliers Déclic. Les mots choisis par les ambassadeur·ice·s pour présenter nos engagements n’étaient pas ceux que j’aurais utilisés, ni ceux que nous avions recommandés lors de leur formation. Mais au final ce qui compte, ce n’est pas la formulation exacte, mais l’incarnation ! La manière dont chacun·e s’empare du sujet avec envie et sincérité, et ça a marché.  Apprendre à lâcher prise a été complètement nouveau et très apaisant.

 

Aujourd’hui, je suis convaincue de la force des relais : identifier des communautés, outiller des ambassadeur·ice·s et des managers, qui vont contribuer à ce que cela se diffuse jusqu’à atteindre le point de bascule. Leur donner les moyens de faire et d’agir, c’est indispensable et c’est même le meilleur moyen d’engager.

 

Qu’aimerais-tu dire à une personne confrontée aux mêmes enjeux que toi ? Les leviers pour soulever les montagnes ?

S’entourer, de ne pas partir seul·e ! S’assurer de la sincérité de la démarche – en premier lieu celle de la Direction – et aider à ce que cette démarche devienne sincère, si cela est nécessaire. Embarquer les managers et les collaborateur·rice·s très en amont, sans chercher à embarquer tout le monde en même temps, mais en s’appuyant sur des personnes qui ont envie de contribuer, toujours avec sincérité. Mettre en place une organisation au service de cette transformation. Au-delà d’une Direction Engagement, mon conseil est de disposer de relais qui vont faciliter le ruissellement des ambitions de transformation au sein de  l’ensemble des métiers ainsi que dans la culture de l’entreprise. Et enfin, être très à l’écoute des collaborateur·ice·s parce que la grande difficulté, c’est le passage de l’idée à l’action, du concept à la réalité. Avoir une bonne écoute permet de faire les ajustements nécessaires. 

 

Quel est le prochain sujet auquel tu as envie de te frotter ?

Outiller les managers pour les aider à aligner leurs activités et leurs pratiques managériales avec nos engagements, c’est-à-dire de disposer d’un référentiel pour se situer et agir. Un référentiel qui permet de voir comment la qualité de Société à Mission peut devenir un terrain d’exploration pour créer de nouvelles choses, innover et engager toujours plus ses équipes. 

 

Merci Séverine pour ces mots.

Merci Marie !

 


 

Les Visages du Virage est une série d’interviews aux côtés de celles et ceux qui portent des transformations stratégiques, organisationnelles, culturelles et surtout humaines. Les Visages du Virage, c’est une fenêtre ouverte sur les projets qui réjouissent notre quotidien et qui enthousiasment nos client·e·s.

Chaque interview est une histoire unique, une source d’inspiration et un appel à l’action.

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